Sur la route par Yves Daigneault

Publié le 9 juin 2016

Le temps de s’animer

Il est un temps pour toute chose, mais est-ce vraiment le cas, où se complaît-on simplement à balancer cette maxime fort utile, lorsqu’en panne de solution? Je devrais dire en panne tout court ici, puisqu’il s’agit du moment tant redouté, où l’énergie nous fait faux bond. Ce moment que tout coureur qui se respecte reconnaîtra sans peine, ce moment dis-je, où plus rien ne semble fonctionner. Quand la tentation devient si forte de s’arrêter sec et de se laisser choir sur le bitume.

Pourtant, même si on l’appréhende, il fait inéluctablement partie du programme de tous les coureurs. Bien sûr, on peut l’éviter et tout simplement s’en tenir à s’activer en courant, jusqu’à ce qu’un certain inconfort nous signale que le souffle se fait court, alors ce serait le temps de s’arrêter… Nous entrons alors de plein fouet sur le chemin de la dichotomie du coureur.

J’ai appris à quelques occasions de ma vie que ce sont ces moments qui nous font avancer. Quand, et pas seulement dans la course à pied, on se croit à bout de ressource, qu’on n’a plus l’énergie de combattre et qu’on décide d’y aller d’un dernier effort, un baroud d’honneur et que les choses changent, la situation s’élucide, la douleur se dissipe et une petite victoire apparaît, alors là, on est content de l’avoir fait, même si ce geste si minime fut-il dans les circonstances, cette ANIMATION, devient même la victoire en soi.

Yves Daigneault pour Courir.org
Courriel: y.daigneault@videotron.ca

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