Faire plus avec moins par Richard Strasbourg

Publié le 8 juin 2016

Courir zen

Depuis un moment, je cherche un mot pour définir mon approche comme coureur et comme entraîneur, quelque chose de plus court que «Faire Plus Avec Moins» et je reviens toujours à «Courir Zen». D’ailleurs, on me demande parfois de m’expliquer à ce sujet.

Le mot «zen», je l’associe à la simplicité et à tout ce qui écarte les choses superflues et encombrantes pour le corps et pour l’esprit.

Ainsi, comme je ne suis pas bouddhiste et même très peu religieux, je me suis mis à chercher des définitions de zen, ce qui s’est avéré un peu plus difficile que je ne l’aurais cru. Je suis donc allé directement à la source avec des citations attribuées à Bouddha. J’en ai ainsi trouvé quelques-unes qui résument assez bien ma façon de penser quand vient le temps de courir et de vivre ma vie de tous les jours. Je les ai trouvées sur Internet, il est donc possible qu’elles aient été faussement attribuées à Bouddha, mais elles se sont présentées ainsi, comme si elles avaient été écrites pour moi et ma façon de faire les choses.

Les voici donc:

La simplicité procure davantage de bonheur que la complexité.
Apprends à lâcher prise, c’est la clé du bonheur.
Apprends à reconnaître ce qui te fait avancer et ce qui entrave ta progression.
Un sot a beau demeurer des années en contact avec la science, il ne connaîtra pas plus le goût de la science que la cuillère plongée dans la sauce ne connaît le goût de la sauce.
Si vous allumez une lampe pour quelqu’un d’autre, elle égaiera aussi votre chemin.
Celui qui est le maître de lui-même est plus grand que celui qui est le maître du monde.
Ne pas obtenir ce que tu désires et obtenir ce que tu désires peuvent être tout aussi décevant.
Accepte ce qui est, laisse aller ce qui était et aies confiance en ce qui sera.
Rien n’existe jamais tout à fait indépendamment du reste. Tout est en lien avec tout.
Tu ne peux pas voyager sur un chemin sans être toi-même le chemin.
La vie n’est pas un problème à résoudre, mais une vérité à expérimenter.

Tout ça pour dire que le samedi 7 mai, je suis allé courir 10 kilomètres sur le mont Royal pour le Challenge IRMC (Institut de Recherches Cliniques de Montréal) 2016.

En plein entraînement pour courir 22 km en juin, j’étais confiant pour en courir 10 ce matin-là. Un mois plus tôt, peut-être pas tant que ça, vu que je sortais de mon hibernation, mais là, j’en courais presque le double à l’entraînement et assez zen aussi!

Toujours est-il que j’ai été un peu surpris par ce beau parcours, au point où je me suis demandé si je n’allais pas marcher, vu que j’avais déjà l’impression de courir au ralenti.

Puis, je me suis souvenu d’une de mes premières longues sorties de course, pendant laquelle j’ai tellement ralenti qu’en fait, je suis passé du jogging lent à la marche sans vraiment être conscient du moment précis de la transition. C’est juste arrivé.

De retour sur le mont Royal, j’ai ainsi décidé de laisser les choses se faire, en essayant de ne pas trop regarder le sommet de chaque pente, mais en faisant de mon mieux pour couvrir les quelques mètres que je gardais dans mon champs de vision. Assez simple.

Puis, comme j’avais un peu perdu mes repères même si je restais sur le parcours, très bien indiqué et bien peuplé de précieux bénévoles, j’ai commencé à les remercier et même à échanger avec eux de temps en temps, quand la cadence le permettait. Souvent.

Éventuellement, je me suis retrouvé sur un bout de montagne que je reconnaissais et je me suis rendu compte que je n’avais qu’à me laisser descendre en profitant de cette magnifique journée, en encourageant ceux et celles qui semblaient en avoir besoin.

Après ça je suis allé passer du temps au kiosque Courir.org pour échanger avec les coureurs et leurs supporteurs. J’y ai rapidement retrouvé mon équilibre et ma sérénité.

En concluant cette collaboration, je revisite une dernière fois ma liste de citations et je me rends compte que je suis pas mal passé par tout ça, ce matin-là, en moins d’une heure: entre la nature et la ville, le bonheur et l’agonie, chez moi et ailleurs, dans le moment présent et dans le passé, complètement heureux d’être là, d’être qui je suis et de faire ce que je fais.

Extrêmement zen.

Richard Strasbourg pour Courir.org
Courriel: rstrasbourg@hotmail.com

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