Une roue qui tourne!

Publié le 4 novembre 2012

Ce mois-ci, j’ai eu la chance de vivre des moments réjouissants, j’ai eu l’opportunité de voir naître des développements intéressant dans le sport (lancement de la Fondation Bruny Surin).

J’étais heureuse d’assister à cet évènement et je me suis aperçu combien le temps avait changé… Ce temps, c’était le secondaire, dans une école réservée aux filles… C’était les années 80.

À cette époque, Internet n’existait pas. L’information n’était pas disponible comme aujourd’hui. Il est vrai qu’il faut se méfier de ce que nos enfants consultent sur le net. Néanmoins utilisé a bon profit, c’est un outil merveilleux. L’information au bout des doigts pour un élève qui ne s’impose pas en classe et qui a tout de même les idées plein la tête. Ou simplement n’est-il pas le favori de la classe, en lui aussi se cache une habileté. Il suffit que quelqu’un s’en rendre compte.

Donc en 1984-85, sincèrement je me demande si mon professeur d’éducation physique se souciait des espoirs qui dormaient dans son gymnase. N’aurait-ce été que le temps de ces quelques années pour réveiller certaines passions chez ces petites jeunesses. L’adolescence est une période de la vie où le jeune se cherche une destinée, une appartenance. Ne s’agit-il pas de l’âge la plus vulnérable?

Au cours des classes « d’éduc » comme on les appelait, on nous faisait faire des séries d’échauffements et après on sortait dans la cour arrière ou, sur l’asphalte il y avait des sillons peint simulant une piste de course.

Je me souviens encore du triste portrait offert par ce groupe de jeunes filles presque totalement désintéressées par cette activité.

Moi de mon côté, j’aurais troqué les classes de gym pour celle de mathématique.

Je me souviens encore de l’effort que j’avais mis à m’entraîner lorsque la saison du cross country fût venu. Après les classes, je rentrais à la maison me changeais et sortait courir… un peu n’importe comment! Une chose était sur j’allais participer à ce cross country et j’allais donner le meilleur de moi-même. J’étais une élève timide j’aurais pas osé allez voir mon professeur pour lui demander des conseils.

Cela aurait suffi pour qu’elle me dirige vers l’équipe qui s’entraînait les soirs après les cours. Comment ce fait-il qu’une telle activité avait lieu et je n’en savais rien. Était-ce un manque de curiosité ou une lacune de circulation de l’information? Mon attitude rêveuse m’aurait-elle joué des tours? Je me blâme souvent pour avoir manqué de culot. Je me dis que l’on a pas vu en moi mon goût de courir. Je l’ai couru ce fameux cross un bel après-midi d’automne frais et ensoleillé. C’était une rencontre avec un sentiment nouveau. Un défi, un accomplissement, je me souviens que je me sentais bien. J’approchais près du fil,que d’autres avaient déjà franchi, mais encore on encourageait ceux qui arrivaient, »C’est beau, ne lâche pas ».

Quelques semaines plus tard, on m’a remis mon diplôme de participation. Je me souviens encore la réaction de mon prof. Elle semblait surprise, elle me félicita « Pas mal du tout avec le nombre de participants qu’il y avait ». J’ai eu l’espoir deux secondes qu’elle s’intéresserait a mon cas, en vain.

Je me suis dit que je n’étais pas une championne à en devenir. Je n’avais pas encore trouvé le chemin à suivre, j’ai quand même eu la satisfaction que j’y étais arrivé seul. À ce moment-là, je ne savais pas qu’un jour la course à pied serait tant présente dans ma vie. Aujourd’hui je sais que si la course à pied avait été dans ma vie dès mon jeune âge, il y a beaucoup de choses que j’aurais faites différemment.

La course à pied permet à un individu d’évoluer sainement, car elle apprend à gérer les succès, les défaites elle permet d’évacuer le stress qui favorise une meilleure santé. N’est-ce pas une chose dont nos jeunes pourraient profiter. Faites courir vos enfants. Ouvrez-leurs la porte de la cour non pas celle de l’automobile! Faites les bouger! C’est le plus beau cadeau que vous pourriez leur faire et surtout encore une fois je vous prie garder l’oeil ouvert. Il y a des rêves qui dorment dans la tête de vos enfants qui peuvent devenir réalité avec un peu d’aide… Quand je vous dis que j’ai vécu des moments réconfortants, je lève mon chapeau à ceux qui se soucient de notre jeunesse!

La preuve, l’an passer, j’ai remis la main sur ce vieux diplôme de participation. Je venais tout juste de joindre le club de course avec qui je cours toujours à ce jour. Au bas trois noms, celui de mon prof Claire Lapointe, celui du président à l’époque de l’ARSSM Michel Carrières et Jean Yves Cloutier entraîneur.

À ma grande surprise presque 20 ans plus tard je réalisais que j’avais retrouvé, vous vous souvenez, l’entraîneur qui guidait le groupe de jeunes filles les soirs après les classes. J’étais là ou j’aurais dû me trouver étant ado. J’ai pris un coup de jeunesse. La vie, c’est une roue qui tourne, tout vient à point à qui sait attendre. Bravo encore a tous ceux qui s’impliquent et tous ceux qui osent mener leur rêve à jour.
N’oubliez pas qu’il n’est jamais trop tard pour se réaliser.

Nathalie Collin
Rédactrice de Courir à Montréal
redactrice@courir.org

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