Sur la route par Yves Daigneault

Publié le 21 septembre 2016

À la recherche de l’équilibre

National Geographic nous présente souvent des documentaires fascinants sur le comportement des animaux, plus particulièrement de nos proches, les mammifères. Et c’est lors d’une de ces manifestations typiques d’un animal blessé que je me suis senti interpellé.

Résumons. Il y a un mois déjà, j’ai eu un accident de vélo qui m’a mis complètement sur le carreau. En effet, après une chute radicale, presque extrême, je me suis retrouvé en position foetale, cherchant mon air et transi de douleurs. De façon presque systématique, les animaux blessés se fondent d’abord dans la nature, pour ensuite demeurer presque immobiles, attendant que le temps s’occupe du rétablissement. Instinctivement, c’est du moins ce que j’ai compris des différentes scènes prises d’animaux blessés, l’immobilité et l’attente font parti du processus de réhabilitation.

C’est un peu à cette image que j’ai associé le travail des secouristes et des ambulanciers venus à ma rescousse lors de ma mésaventure. L’idée première étant d’assurer ma respiration et de me garder en position stable, avant d’arriver à l’hôpital pour une évaluation plus avancée de ma situation. La différence essentielle étant que chez la race humaine, rien n’est jamais si simple, et c’est dans un contexte social que se déroule le retour à la normalité (si l’on peut s’exprimer ainsi).

Le processus est tout de même enclenché pour une remise à neuf, un peu à l’image des toiles restaurées. Ce qui me donne amplement le temps de réfléchir à tout ce qui concerne mes actions. Même si mon accident s’est produit à vélo, c’est à la course d’abord que mon égo s’enquière. Allez savoir pourquoi, probablement parce que je puis marcher, alors la course y étant solidement associée, elle reste pour moi le pas le plus facile vers un retour réussi.

Et l’équilibre dans tout ça… En fait, lorsque je cours décontracté, c’est à ce moment que je ressens le plus l’équilibre. Que ce soit dans la foulée, le rythme, la position de mon corps dans l’espace, j’éprouve même une harmonie avec l’environnement qui m’entoure.

Pour l’instant, je me suis hasardé à un intervalle de 700 mètres de course continue, inséré lors d’une de mes marches quotidiennes. Rien que d’y penser, ça me fait un bien immense.

Yves Daigneault pour Courir.org
Courriel: y.daigneault@videotron.ca

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