Petit plaisir de la course par Martine Lessard

Publié le 17 octobre 2015

Plaisir blessé

Tout coureur qui a attrapé la piqûre de la course à pied connaît la sensation de bien-être que l’on peut ressentir après une sortie. En ce qui me concerne, la course me permet bien sûr de demeurer en santé, plus particulièrement de garder mon poids santé. Cependant, la course à pied me sert également d’exutoire après une journée stressante ou qui ne s’est pas déroulée comme je l’aurais souhaité.

Face à tous les bénéfices que la course me procure, il y a toujours une inquiétude qui surgit lorsqu’un petit bobo apparaît pendant une course ou après. Imaginez alors ma réaction lorsqu’en plein entraînement pour un éventuel demi-marathon, alors que je vivais une belle progression dans mes résultats, un de mes genoux s’est mis au travers de mes plans. Laissez-moi vous expliquer comment mon plaisir de la course s’est retrouvé blessé!

Dans mon dernier article, je vous parlais de mon plaisir accompli à la suite d’une course à Myrtle Beach. Un autre plaisir accompli a marqué ce voyage. Durant notre séjour en Caroline du Sud, ma belle-soeur Annie et moi caressions l’idée de couvrir la distance entre le condominium que nous louions et la plage. Dans notre programme d’entraînement pour le demi-marathon prévu en septembre, la distance de 13 kilomètres s’avérait une distance agréable. Mais nous avions quelques appréhensions pour cette course.

Premièrement, la température. Il faut préciser qu’en cette période de l’année, il fait 24 degrés Celsius à 6h30 le matin. Deuxièmement, notre parcours comptait un pont à traverser qui sépare le continent à la presqu’île où se trouve la plage. Il représente un obstacle en raison du dénivelé, mais également parce qu’il est exempt de toute zone d’ombre. Finalement, la course s’est bien déroulée. Nous avons réussi à franchir la distance sans trop souffrir de la chaleur avec quelques périodes de marche rapide. Ma belle-soeur et moi étions satisfaites non seulement d’avoir réussi un objectif fixé, mais également d’avoir bien amorcé l’entraînement pour notre demi-marathon.

Après la satisfaction de ma deuxième place chez les femmes 40-44 ans à la course du 4 juillet et la satisfaction d’avoir atteint la plage, je croyais que rien ne pourrait freiner ma progression vers mon autre objectif de l’été 2015. Deux jours après notre sortie de 13 kilomètres, je remarque une enflure au genou gauche en fin de journée. Ayant étudié en technique de réadaptation physique au cégep, j’ai appliqué la règle de RICE (Rest, Ice, Compression, Elevation). Le lendemain, l’enflure demeure, mais je n’arrive pas à plier et étendre mon genou. J’essaie de ne pas le laisser paraître à mon entourage, mais cette situation commence à me préoccuper. Lors de la troisième journée, impossible de cacher mon état, car je n’arrive pas à marcher sans boiter.

Dans une telle situation, même si la raison nous invite à rester calme, il est facile de laisser les émotions prendre le dessus. Malgré que tout coureur peut vivre une blessure de ce genre, je me voyais incapable de courir à nouveau, incapable de faire toutes activités… avec le sentiment que j’allais reprendre tout le poids perdu. À ce moment, dans ma tête, je ne serais plus en mesure de participer au Demi-marathon de l’armée canadienne en septembre. Après avoir senti le plaisir de courir et d’avoir de bons résultats, je me retrouvais sur la ligne de touche.

Comme il nous restait quelques jours de vacances, j’ai dû me résigner à demeurer spectatrice des sorties d’entraînement d’Annie. Je trouvais si difficile de ne pas être en mesure de l’accompagner que je demeurais dans ma chambre jusqu’à ce qu’elle ait quitté afin de ne pas être tentée de la rejoindre.

De retour au Québec, des consultations avec ostéopathe et massothérapeute ont permis de réduire mon niveau d’inquiétude, mais je n’arrivais pas à reprendre la course aisément. Je trouvais difficile de voir tous les autres Poussins progresser dans leur plan pour franchir la distance de 21,1 km, alors que mon corps avait besoin de deux jours pour récupérer d’un 5 km.

Une chose est certaine, j’avais beaucoup de mal à accepter que mon plaisir à courir soit interrompu par cette blessure, que mon plaisir soit blessé! Restait à voir quand mon plaisir allait récupérer.

Martine Lessard pour Courir.org
Courriel: martyrun@videotron.ca

Header > Bannière rotative

Bienvenue sur courir.org

Courir.org