Petit plaisir de la course par Martine Lessard

Publié le 30 janvier 2018

Quel Plaisir! ou Quel Plaisir?

Selon ce qui est prévu, la parution de cette chronique devrait être le 6 janvier 2018, soit la veille de ma participation à mon premier marathon. J’ai peine à croire que l’on est déjà rendu à ce moment. Je me rappelle encore le jour, après avoir complété mon premier demi-marathon, où j’ai pris la décision que j’allais éventuellement participer à un premier marathon.

La question que je ne cesse de me poser depuis quelques semaines: «Suis-je prête?». Je dois avouer que la réponse à ce questionnement varie d’un jour à l’autre, d’un entraînement à l’autre. Dans mes moments de confiance, je constate toutes les étapes du plan d’entraînement effectuées et je dois faire confiance en la méthode qui a été éprouvée, d’autant plus que je l’ai suivi avec rigueur. Je dois avouer que lorsque j’observe le plan de ma course à venir, le kilométrage effectué lors d’un entraînement de trois heures, un doute persiste sur ma capacité à courir les 42,2 km (ou le 4 h 20 et plus) de ce marathon.

Lorsque je me remémore mon automne 2017, il est facile de le résumer: j’ai couru. Je suis particulièrement fière de la rigueur avec laquelle j’ai suivi mon plan d’entraînement. J’ai décidé, dès le départ, de fixer des journées d’entraînement. Donc, de façon générale, j’ai couru les mardis, jeudis, samedis et dimanches. Cependant, mes moments de course variaient durant la journée (matin, midi et fin d’après-midi).

Heureusement, Dame Nature a su coopérer (en partie) à la préparation de mon marathon, car je n’ai pas été obligée de fréquemment modifier ma journée de course en raison des conditions climatiques. Quel Plaisir! Au pire, j’ai dû déplacer le moment de la journée où je comptais m’entraîner. Je tiens à remercier mon patron qui a su être compréhensif. Il a dû composer avec mes arrivées tardives ou départs hâtifs. Je suis privilégiée, car mon employeur favorise l’activité physique et une douche est mise à notre disposition dans nos locaux. Quel Plaisir!

Bien que la course à pied soit devenue essentielle dans ma vie, il peut arriver que l’obligation de courir tous les deux jours pour suivre le plan réduise l’enthousiasme normalement ressenti avant de partir. Je sais que cette réaction est tout à fait normale, mais j’ai vraiment été obligée parfois de puiser loin au fond de moi pour trouver la motivation pour courir la journée prévue. Quel Plaisir?

Après cinq années, j’ai souvent couru seule, mais rarement pour plus de 10 km (environ 1 h). J’anticipais, un peu, de devoir faire de longues distances en étant seule. Étrangement, je me suis mise à aimer courir deux heures, deux heures trente en solo. J’ai eu la chance, lors de ces courses, de faire le point sur certains aspects de ma vie, d’effectuer une partie de rédaction de mes chroniques mensuelles. Quel Plaisir!

Dès que j’ai su que je participerais au marathon de Walt Disney en janvier 2018 et que ma préparation se ferait à l’automne 2017, j’ai dit haut et fort que je souhaitais un automne à l’image de celui de 2015. Cette année-là, nous avions eu droit à un Noël vert. Il faisait près de 200 C le 24 décembre. Je sais que pour les amateurs de Noël blanc, ce souhait était un peu égoïste de ma part. Au fond, j’espérais une météo exempte de neige afin de me permettre d’effectuer mes plus longues distances sur l’asphalte. Comme tous nos voeux ne se réalisent pas, c’est avec un peu de tristesse que j’ai regardé tomber la première neige avec accumulation le 12 décembre. D’autant plus que je devais courir 180 minutes la fin de semaine suivante. Quel Plaisir?

Cette fin de semaine du 16 et 17 décembre 2017 était marquée à l’agenda, car je craignais un peu cette longue course. En partie pour la durée, mais je craignais que Dame Nature vienne compliquer l’entraînement. On a beau vouloir planifier à l’avance, il est impossible d’en faire de même avec la météo. Donc, pour cette fin de semaine, deux choix s’offraient à moi: courir le samedi où de la neige était attendue la nuit précédente, mais avec un thermomètre un peu moins froid, ou deuxième choix, courir le dimanche où le soleil était au rendez-vous, mais plutôt froid. Nous avons décidé de courir le samedi. Je crois que cette sortie sera très payante pour les moments plus difficiles lors du marathon tellement elle fût contraignante.

Quel Plaisir? Devoir courir durant près de 3 h avec des trottoirs et des routes mal déneigés. Par moments, j’avais réellement l’impression de courir sur place dans du sable mou. En plus de la neige, nous devions affronter des rafales de vent avec une température déjà entre -100C et -150C. Je me suis fait crier des bêtises à deux reprises par des automobilistes parce que je ne courais pas sur le trottoir. L’un d’eux a même pris la peine de ralentir, d’ouvrir sa fenêtre pour me demander pourquoi je n’utilisais pas l’espace qui m’était réservé. J’ai fait preuve de sagesse et ne lui ai rien répondu. J’ai tout simplement continué ma route.

Je vous ferai part, lors de ma prochaine chronique, si le plan d’entraînement que j’ai effectué au cours de l’automne aura permis de rendre l’expérience de ce premier marathon agréable. Je pense sincèrement qu’il sera parsemé, comme l’a été la préparation, de moments où je me dirai: «Quel plaisir!!! ou Quel plaisir???»

Martine Lessard pour Courir.org
Courriel: martyrun@videotron.ca

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