On y est enfin !

Publié le 4 novembre 2012

Le mois d’avril a été un mois rempli d’émotions. L’entraînement pour Boston a pris fin et le grand jour était enfin arrivé… après avoir gelé au grand froid de février et grelotté pendant un printemps bien timide en chauds rayons solaires… Je me suis fait bronzer plus que je ne l’aurais espéré. Quand l’entraînement s’est déroulé en majeure partie sous les moins 20 degré C et que l’on tombe à 21 degrés en une seule journée sur un parcours comme Boston, on a très hâte de voir le fameux panneau publicitaire Citgo qui est à un mille de la fin…

Le parcours

Quel parcours ! Ce parcours respecté dont on m’a tant mis en garde, et que l’on a tenté de me décrire section par section… Ce parcours a eu le meilleur de moi ! Maintenant je comprends l’émotion de ces coureurs qui m’ont gentiment prévenue afin de m’éviter le vilain piège de son début de parcours descendant, ses séries de faux plats, de ses côtes sournoises et la cerise sur le parfait : la côte ‘’heartbreak hill’’. Je comprends aussi le petit sourire en coin sur le visage de mes acolytes qui me disaient : » Ah ! Boston, il faut le faire une fois dans sa vie ! «

L’ambiance

Boston donne l’impression que l’on est arrivé dans « la ville des Marathons ». L’énergie déployée par la population, et bien sûr par les organisateurs, c’ est magique ! C’est congé férié à Boston ( Patriots Day ) et tout le monde est dans la rue et participe au marathon. C’est pour eux aussi tout un événement et l’occasion de faire la fête le long du parcours depuis maintenant 107 ans. Des familles au complet sortent dans la rue scandant le nom d’amis ou de purs étrangers. On vous applaudit comme un héros et vous encourage à ne pas lâcher. Je vous raconte ceci et j’ai la chair de poule. C’est inouï! Je me disais : « Où puisent-ils cette énergie? » Il y a vraiment de quoi faire blêmir de gêne les spectateurs de chez nous. Je crois qu’ils réalisent à quel point l’être humain pousse ses limites en réalisant un marathon et combien de sacrifices il doit faire. C’est cette pensée qui d’ailleurs m’a poussée jusqu’au fil d’arrivée. Cette ambiance, cette énergie et tous les sacrifices que ma partenaire de course et moi nous nous sommes infligées pour être là, ce matin d’avril…

L’arrivée

Après avoir aperçu l’enseigne Citgo, mes jambes ne m’obéissaient plus depuis déjà trois milles. Par contre, mon coeur me disait qu’il fallait passer le fil en courant fière et heureuse de l’accomplissement, malgré le temps qui filait plus vite que moi… Enfin, au dernier 300 m, j’aperçois le chrono : 4:02. Je venais de réaliser mon pire scénario. Cependant, cette déception ne dura que 30 secondes une fois le fil franchi ; je pouvais enfin m’arrêter de courir… je cherchais mes amis.

Les émotions

Manon m’attendait pour me faire « l’accolade des cinglés » (rituel que l’on a pris l’habitude de faire en terminant nos sorties cet hiver). Elle était là… je titubais maintenant jusqu’à elle dans un état proche de la confusion, car je ne savais plus si je devais rire ou pleurer, les mots me manquaient . Manon les a trouvés pour moi et m’a dit en pleurs : ‘’mais où tu étais ?’’ on a éclaté en sanglots et j’ai pu lui dire entre deux larmes : ‘’on l’a eu!’’ A nos côtés, notre ami Luc qui lui aussi était déçu et promettait sa revanche. On attendait maintenant la belle Hélène qui a réussi à refaire surgir mes larmes. En l’apercevant, je l’ai sentie dans un état qui s’apparentait au mien : la déception. Notre quatuor en était maintenant à remettre la puce et collecter le fruit de nos efforts…

La médaille

Je vous jure, c’est la plus belle. Pourtant, elle est en étain comme toutes les autres mais je vous assure : elle brille ! En tout cas, on ne me l’a pas donnée, je l’ai méritée…

Le retour

Parmi notre petit groupe de huit (tous membres Vainqueurs), il y avait des vétérans de Boston qui y étaient depuis dix et quinze fois; cinq d’entre nous y étaient pour la première fois. De la fébrilité, il y en avait et celle-ci nous a suivi tout au long de notre séjour et cela jusqu’au retour. J’avais maintenant hâte de retrouver ma famille et celle de course à pieds. Le retour coïncidait avec un soir d’entraînement ; il fallait être de la partie malgré mes jambes qui protestaient à chaque pas. Rassurez- vous : j’ai regardé les autres courir. IIs avaient l’air drôlement en forme et prêts à la compétition ! Nous, médaillés de Boston, on va les observer un moment, le temps de reprendre la forme et de se trouver un nouveau défi.

Le mois prochain : Celui qui se croyait marathonien par Luc Lavoie

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Nathalie Collin
Rédactrice de Courir à Montréal
redactrice@courir.org

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