Ces mille pas par Laurianne Roberge

Publié le 28 janvier 2018

L’heure est au bilan

2017 tire à sa fin. Déjà. C’est fou à quel point le temps passe vite. À chaque année, ça m’éberlue. Et je pense qu’à 5 jours de tourner la page vers la nouvelle année, c’est l’heure de regarder en arrière un instant.

Trois mots. Inconnu. Plaisir. Dépassement.

Ouais, voilà comment je résumerais mon année.

Inconnu. 2017 fut une année de premières fois. De premières expériences épeurantes et déboussolantes. Je me suis lancée dans la gueule du loup à plusieurs reprises, sans nécessairement savoir ce qui se trouverait au bout du chemin. Premier ultramarathon en juin, la double traversée du parc du mont Orford. Probablement le 50K le plus ardu au Québec. J’en ai travaillé une shot. On va se l’dire. Les montées interminables, les caps rocailleux accidentés, les averses de chenilles, la chaleur accablante. Cette course m’a montré c’est quoi, frapper un mur, un vrai, et ce que ça fait de sombrer dans les abysses du découragement et ressurgir à la surface en prenant une énorme bouffée d’air. Apprendre à renaître de ses cendres.

2017 fut aussi l’année de mon premier 80K. Et par le fait même, de mon premier abandon. Partir au sommet et sentir la douce dégringolade de la motivation. Se sentir pressée par le chrono alors qu’on partait pour une balade de plaisir. C’est une drôle de sensation, ça aussi, quelque chose que je n’avais jamais expérimenté auparavant. Abandonner. C’est amer, ça fait presque mal à dire. Et pourtant… c’est fou comme ça fait du bien. Un abandon, c’est un arrêt imminent, c’est une libération, c’est une solution immédiate, tentante. On tire la «plug», on débranche tout. Et on s’asseoit par terre, tout de même satisfait. Après 47 km, c’en était assez.

Après, je pense que la course à pied est apparue dans ma vie pour ça: pour me challenger et me permettre de pousser les limites de ma zone de confort toujours un peu plus loin. Pour apprendre à foncer vers l’inconnu, plonger même sans connaître la profondeur du cours d’eau.

Plaisir. Somme toute, j’ai eu beaucoup de plaisir à courir en 2017. Je n’ai qu’à repenser à toutes les petites sorties matinales avant d’aller travailler, aux courses découverte-de-la-ville-de-Québec en mode zen et contemplatif, à tous les petits et grands run commute effectués pendant l’année pour aller à l’école, au travail ou au café, et automatiquement, un sourire m’apparaît au visage. Plusieurs magnifiques souvenirs se sont créés grâce à la course à pied. Mais je dirais que 2017 a été particulièrement fructueuse de ce côté. Il y a aussi eu la folle idée de parcourir les 58 km du Corridor Aérobique avec une gang de la Maison de la Course. Finir ça avec une p’tite Corona bien froide. Il y a eu toutes les explorations du mont Royal, les innombrables courses-midi-express dans le centre-ville bondé. Des genres de courses urbaines extrêmes où les jambes se contorsionnent à toute vitesse entre les obstacles quidam-tortues. Il y a eu les sorties en trail, les rencontres, les émotions fortes, la fierté, les joues gelées.

Dépassement. Je l’ai dit et souvent re-dit, 2017 était une année ambitieuse. J’avais de gros objectifs en vue. Des buts qui faisaient peur, qui me donnaient les j’tons. Des buts qui me tordaient le ventre. Et je peux affirmer que même si je n’ai pas atteint tous les objectifs que j’avais en tête au début de l’année, j’ai certainement réussi à me dépasser dans tout ce que j’accomplissais. Même dans les moins bonnes journées, les matins où ça me disait moins de lacer mes souliers, le simple fait d’y aller représentait déjà beaucoup. Parce qu’on le sait tous, vaincre le lit chaud, c’est comme vaincre le boss d’un niveau à Mario Bros.

Topo. Donc, le topo de mon année?
Je voulais faire un marathon en bas de 3h45 → 3h42 au Marathon des Érables en avril.
Je voulais courir plus de 2000 km dans mon année → 2037.7 km en date du 28 décembre.
Je voulais faire deux ultras, un 50 et un 80. J’ai réussi le 50 avec une 3e position chez les femmes, et deux autres 50 en extra. Le 80 saura attendre.
Mais le PLUS important, je voulais faire une année complète sans me blesser. Au-delà des kilomètres, des podiums, des PB, je pense qu’il s’agit de ma plus grande réalisation de 2017. Pour la première fois depuis que je cours, je passe une année complète sans blessure. Rien. Pantoute. Queeeee dal. Suis-je plus sage dans ma folie? Certainement. J’ai appris à m’écouter, à reconnaître les signes. À savoir quand me reposer, quoi prioriser. Ça porte fruit, non?
Et vous, votre année 2017, comment s’est-elle passée?

Laurianne Roberge pour Courir.org
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