Marathon intérieur de Montréal 2013: Et que ça tourne!

Publié le 10 mars 2013

Toujours plus loin par Mathieu Gagnon

Le 27 janvier avait lieu la 3^e et dernière étape de la série des marathons intérieurs Jogx, cette fois au Centre Pierre-Charbonneau, près du Stade olympique. Il s’agissait également de la 3^e édition du Marathon intérieur de Montréal, après les 2 éditions tenues au centre sportif de l’UQAM en janvier 2012. La piste du Centre Pierre-Charbonneau, un peu moins carrée que celle de l’UQAM, s’annonce plus rapide et plus intéressante pour les spectateurs, puisqu’il y a des gradins.

Cette fois-ci, j’opte pour la distance de 10 km, après avoir remporté le demi-marathon à Sherbrooke à la mi-décembre (texte ici). Je suis toutefois moins en forme, puisque je viens de prendre une longue pause de la course durant le temps des fêtes, question de recharger mes batteries. Parfois, ça fait du bien d’arrêter de courir et de ne plus avoir d’objectif! Bref, je ne m’attends pas à gagner cette fois-ci, mais plutôt à faire une bonne course pour un mois de janvier.

J’arrive sur les lieux vers 10 h afin de me familiariser avec l’endroit, car même si j’habite tout près, je n’ai jamais été y courir. L’originalité de cette piste à 2 voies de 190 mètres me frappe aussitôt: elle est située tout en haut des gradins, dont elle fait le tour. De la piste, on peut voir, tout en bas, des joueurs de volleyball s’exercer sur les terrains. Je sors mon appareil photo et j’essaie de croquer sur le vif la vingtaine de marathoniens en pleine action. Ceux-ci courent depuis 2 heures déjà et ils semblent tous en grande forme encore. Du nombre, je remarque Michel Voyer, 65 ans, qui s’attaque à son 119^e marathon. Impressionnant!

Je retourne chez moi prendre un dîner léger vers 11 h et me revoilà sur les lieux vers midi et demi. Autour de 13 h, le départ simultané du demi-marathon et du 10 km aura lieu. Mais, en attendant, je m’échauffe et j’encourage les derniers marathoniens qui terminent leur épreuve sous les encouragements nourris des nombreux spectateurs. C’est la première fois que je fais mes réchauffements tout en accompagnant des marathoniens dans leurs derniers kilomètres! Mon jogging terminé, j’installe une puce à chacun de mes souliers afin de m’assurer que chacun des tours sera bien comptabilisés. Comme pour les autres marathons intérieurs, c’est QuidChrono qui s’assure du chronométrage.

Je souhaite une bonne course à Caroline Allard, la mère indigne devenue coureuse indigne… pour avoir négligé ses entraînements! Même si je sais qu’elle s’apprête à un baver un coup, je lui fais croire que tout ira bien. Serai-je devenu indigne à mon tour? Le départ est donné et je me fais vite dépasser. Il y a plusieurs bons coureurs aujourd’hui! Je m’accroche à la foulée d’un plus jeune qui semble courir à 4 minutes le kilomètre. Puisque la piste fait 190 mètres, il est plutôt difficile d’estimer la vitesse exacte à laquelle nous allons.

Un chronomètre est toutefois installé dans l’un des coins et une télévision de 40 pouces indique le nombre de tours faits par chacun des coureurs, mais à la vitesse à laquelle je passe, je ne vois rien. Pour garder le décompte de mes 53 tours à faire, je vais devoir m’en remettre à mes parents, venus m’encourager, et au DJ qui, entre les chansons dynamiques qu’il nous fait jouer, annonce le nombre de tours effectués par les coureurs. Je pensais être capable de garder le décompte dans ma tête, mais le rythme est trop effréné et les tours passent trop vite! Suis-je déjà rendu à 5 ou 6?

Honnêtement, les tournants et les dépassements étaient plus faciles à Sherbrooke sur la piste ovale de 200 mètres qui avait 4 voies de large. Ici, à chaque tournant, je dois légèrement ralentir par peur d’aboutir dans le mur à la sortie du virage, en plus d’avoir à naviguer entre les nombreux coureurs plus lents. Nous sommes présentement une trentaine sur la piste, et j’ai l’impression qu’elle ne pourrait pas en accueillir plus en même temps. Par contre, cette relative étroitesse des lieux rend la course beaucoup plus enivrante! Et plus je dépasse les coureurs et frôle les murs, plus je sens l’adrénaline monter en moi.

Une vingtaine de tours de faits. Je colle toujours aux talons de mon jeune lapin. On approche de la mi-course et je sens qu’il est temps pour moi d’attaquer. À la sortie d’un tournant, la voie est libre et j’accélère. Il y a 2 autres coureurs plus vite devant moi, mais je crois qu’ils font le demi-marathon. Une victoire du 10 km serait-elle possible? Je pense que oui, mais j’ai peut-être perdu davantage d’endurance que je ne le crois durant ma pause annuelle…

La piste du centre Pierre-Charbonneau offre un avantage intéressant: on peut déposer nos bouteilles sur les bords des fenêtres, légèrement ouvertes pour l’occasion. L’air glacial à l’extérieur nous rafraîchit quelque peu et rafraîchit nos bouteilles. Donc, pas besoin de faire un léger détour jusqu’à une table pour attraper une gorgée d’eau, on peut le faire sans même ralentir. Quant au seul segment de la piste où il n’y a pas de fenêtres, Steve Moisan, en organisateur attentionné qu’il est, a installé un ventilateur.

J’essaie d’encourager Caroline alors que je la dépasse une nouvelle fois. Je ne sais pas pour elle, mais moi, j’ai hâte que mon 10 km soit terminé! Non pas que je sois tanné de courir en rond, c’est juste que, finalement, je manque d’entraînement, moi aussi! Tiens, on nous offre des serviettes froides humides pour se rafraîchir. Comme ça fait du bien! Plus que quelques tours à faire. Je vais y arriver!

Ouf! 40 minutes 38 secondes. Même si je suis capable de courir beaucoup plus vite, pour un mois de janvier, c’est un nouveau record personnel! Je suis très content de ma victoire et surpris de voir que je me mérite, en plus d’un 2^e superbe trophée de coureur, une paire de souliers de course minimalistes Skechers, l’un des commanditaires de l’événement. Je n’ai jamais couru avec de tels souliers, mais je vais essayer ça au printemps et je vous en redonnerai des nouvelles.

Autour de la généreuse table du lunch d’après-course (miam!), j’échange avec divers coureurs sur l’événement. Il n’y a pas de doute, la convivialité et la chaleur de l’événement font l’unanimité! Je compte bien remettre ça l’hiver prochain!

Sites web officiel: www.marathons-interieurs.com

Album photo de l’événement: http://www.facebook.com/media/set/?set=a.10151415328478905.553807.563173904&type=3

Mathieu Gagnon pour Courir.org

Courriel: gagnon.mathieu@gmail.com

Toujours plus loin par Mathieu Gagnon est tiré du Journal Courir à Montréal #145

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