Faire plus avec moins par Richard Strasbourg ⋆ Courir.org

Faire plus avec moins par Richard Strasbourg

Publié le 16 mai 2019

Petite(s) gêne (s)

Mise à jour : défi 50 kilomètres

Depuis quelques semaines, je finis mes longues sorties juste en-dessous de mes objectifs, entre 500 et 1000 mètres. Pas toujours, mais souvent.

Ce n’est pas que je suis incapable de couvrir la distance mais on dirait que je me retiens pour ne pas y arriver, même en sachant que je peux.

Bien sûr, j’ai déjà vécu ça dans le passé. J’ai aussi souvent atteint mes objectifs trop tôt avant une course par exemple, ce qui a parfois eu pour conséquence une sorte de relâchement.

Pour le moment, début mai, je vise vingt kilomètres avant l’arrivée (officielle) de l’été et je suis quelque part entre seize et dix-sept, ce qui est inscrit sur mon calendrier pour quelques semaines.

En fait, je me garde une petite gêne, surtout que mon plan a un peu changé pour les compétitions estivales : je vais participer à deux événements au lieu de trois, vu qu’à la fin juillet, je serai occupé à déménager. Donc, une course MEC à Rawdon (deuxième présence) fin août et une autre au mont Kaaikop fin septembre (territoire complètement inconnu). Deux fois vingt km en sentier. L’objectif final d’entrainement avant l’hiver reste inchangé à 30 km.

Aussi, à cause de ce prochain déménagement, je me dirige occasionnellement vers mon futur quartier pour courir quand j’en ai l’occasion. Ma copine et moi avons signé un bail il y a plus d’un mois et le souvenir de la visite de notre futur quartier me semblait étrangement lointain et vague, donc j’y retourne en courant. Je me familiarise ainsi avec les parcours de ce nouveau territoire, en vue de continuer à poursuivre mes modestes ambitions.

Bien sûr, je passe toujours par le gym au moins deux fois par semaine, entre les cours.

Courir.org : passé, présent et futur

Comme mentionné plus haut, je me garde une petite gêne sur la route mais aussi pour parler du passé. J’essaie de me concentrer sur le présent et sur l’avenir.

Reste que ça fait un moment, il me semble, que je n’ai pas fait un petit retour en arrière.

Moi et Courir.org

Pour ceux qui ne le savent pas, je partage mes expériences de coureur avec les lecteurs et lectrices de Courir.org depuis 2005, alors que ce beau projet en était encore à ses premières années. À ce moment, je vivais une relation à longue distance avec la course au Québec, vu que j’habitais aux États-Unis et que je n’étais dans la belle province que quelques semaines par année, surtout l’été, pour mes vacances de prof.

Au fil des ans, mes histoires sont passées de la simple description d’événements à quelque chose de plus personnel, à un partage d’expériences humaines qui arrivaient avant, pendant ou après la course, mais toujours en regardant sous la surface.

Et puis, un moment donné, je suis allé assez loin dans ce sens-là que je me suis demandé si mes histoires avaient encore quelque chose à voir avec la course. Je me suis questionné sur la pertinence de mes chroniques pour les autres coureurs et coureuses, parce qu’avec l’internet c’est facile d’avoir l’impression d’envoyer des histoires dans le vide, surtout à distance comme c’était le cas pour moi. C’est un peu comme lancer une rumeur.

Toujours est-il qu’à travers les échanges que j’ai eus avec les autres collaborateurs par la suite, en personne ou en ligne, ainsi qu’avec les courriels que j’ai reçus des abonnés de l’infolettre, je me suis rendu compte que je n’envoyais pas mes mots dans le vide et qu’elles touchaient certaines personnes. Des personnes que je connaissais ou des inconnus, sous la tente de Courir.org des fois, et qui ont mis du temps à me parler de mes chroniques. Souvent parce qu’ qu’on ne se croisait jamais ou simplement parce que je n’étais qu’un autre visage dans la foule lorsque je participais à des compétitions au Québec. Et puis, mettre un visage sur les écrits n’est pas toujours évident ou important.

Des fois, je commençais une conversation et mon interlocuteur finissait par lancer : « Ah! C’est toi ça, Richard Strasbourg! » Ça me faisait sourire.

Je dois dire que, même lorsque j’étais au sommet de ma forme, je n’ai jamais été celui qu’on remarquait pour ses performances mais plutôt pour son enthousiasme et sa détermination, celui qui court avec son cœur, qui profite à fond de chaque expérience et qui, au fond de lui, garde toujours l’espoir que tout est possible. C’est ce gars-là qui a passé une bonne partie de sa vie athlétique, personnelle et professionnelle à s’embarquer dans toutes sortes de projets, sans trop savoir si ça allait mener à quelque chose. C’est lui qui vous écrit encore, à chaque mois, depuis si longtemps.

Avec le recul, je me rends compte que je préfère être ce gars-là, plutôt que l’autre qui finit son 5 km dix minutes avant moi mais qui est souvent déçu de sa performance. Je les ai côtoyés ceux-là aussi et je leur lève ma casquette parce que ça ne doit pas être facile de ne pas souvent trouver la satisfaction.

Nous

Enfin, je réalise que pour moi, c’est un peu ça la gang de Courir.org : une bande d’enthousiastes qui ont tous eu du succès de différentes façons mais aussi des échecs et qui aiment partager leurs différentes expériences, chacun à leur façon. Des jeunes et des moins jeunes, à différents stades de leurs parcours qui vivent des choses vraies en se disant : « Tiens, ça ferait peut-être une belle chronique ça. Ça pourrait peut-être aider ou même inspirer quelqu’un. »

Vous

Vous êtes des milliers à nous suivre, peu importe où on s’en va, comment on y va ou à quelle vitesse, comme les supporteurs sur leur gazon avec une cloche à vache, qui se disent qu’il faudrait bien qu’ils s’y mettent ou s’y remettent et les autres qui avancent ou reculent avec nous, pour mieux commencer ou recommencer.

Vous êtes sûrement aussi, en partie, l’élite qui, de temps en temps trouve, sur le site ou dans une chronique, quelque chose d’inattendu, à quoi elle n’avait pas pensé. Quelque chose qui pourrait faire toute la différence pour la prochaine course ou simplement où sera la prochaine course ou le prochain voyage de course, la prochaine recette de course etc.

Continuation

Ainsi, je continue à vous envoyer mes histoires, peu importe si je reçois quelque chose en retour ou pas, parce que je sais que vous êtes là, fidèles au poste. Je vous invite quand même à me faire part de vos commentaires, vos suggestions et à considérer la possibilité de vous joindre à notre joyeuse équipe d’enthousiastes, peu importe où vous en êtes sur votre parcours.

Merci pour ces belles années et bonne continuation.

Richard Strasbourg pour Courir.org

rstrasbourg@hotmail.com

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