Faire plus avec moins par Richard Strasbourg ⋆ Courir.org

Faire plus avec moins par Richard Strasbourg

Publié le 24 février 2019

Nouvelles années

Celle-là est pas mal longue, donc attachez votre tuque en lycra avec de la broche, on part!

Éveil

En décembre, alors que je discutais avec un de mes collègues, octogénaire, ce dernier me dit: «Moi, quand je me réveille, je suis heureux, parce que je me suis réveillé.»

Pensez-y.

Cinquante

Depuis, quand moi je me lève le matin, contemplant l’arrivée de la cinquantaine, dans quelques années, j’essaie de faire tout ce que je peux pour profiter de la journée au maximum. Un peu plus qu’avant. J’aide le monde par de petits gestes et j’essaie de m’améliorer personnellement et professionnellement. Je décide aussi que je vais me lancer un énorme défi, pour cet anniversaire, sans aucune garantie que je vais me rendre là.

Chut!

C’est un si gros défi pour moi que j’en parle à peine depuis quelques semaines, à mes proches surtout, et en mettant des «si» dans presque toutes mes phrases. Donc, s’il vous plait, gardez ça pour vous autres, ok?

Juste d’y penser, j’ai de douloureux souvenirs de marathons qui me reviennent, mais bon, je me lance: j’ai décidé que pour mes 50 ans, j’allais devenir un ultra-marathonien.

L’objectif est simple: parcourir 50 kilomètres de terre, de sable, de pierre, de bois, de verdure et de boue (si nécessaire) sur mes pieds, dans la nature. Peu importe le temps que ça prendra, entre le lever et le coucher du soleil, un jour en 2021. Je n’ai même pas une date précise encore, mais ça ne sera pas en pleine canicule ou l’hiver! La fenêtre ne sera donc ouverte que temporairement.

Pourquoi

Pourquoi? Pour marquer une étape importante de ma vie, bien sûr. Mais peut-être encore plus pour me lancer dans quelque chose d’incertain, d’un peu fou et pour garder le focus sur l’avenir et ses possibilités. Focus que j’ai tendance à perdre récemment.

Et enfin, comme à mes débuts, j’ai envie de faire quelque chose de si difficile que, si je réussis ou même que j’y arrive presque, tout ce que j’entreprendrai par la suite me semblera plus facile, en comparaison. Ça me manque depuis un moment, cet optimisme indestructible et ce sentiment que tout est possible.

Honnêtement, peut-être que je vis une sorte de crise de milieu de vie aussi. Je ne sais pas. Peu importe. Après ça, personne ne va venir me faire des blagues sur mon âge, j’espère. En plus, je n’ai pas le budget pour m’acheter une voiture sport! Ha! Ha!

Plan: garder ça simple

Bien entendu, quand je dis simple, ça ne veut pas dire facile. Cela dit, pour le moment je ne pense même pas à m’inscrire à une course pour cette distance. Je veux juste partir et avancer, aussi longtemps qu’il le faudra pour couvrir tous ces kilomètres. Moi, ma montre, ma musique, la nature et l’amour de ma vie au ravitaillement et aux encouragements.

Ce plan, qui aura bien le temps de changer, m’amènera probablement à faire des boucles autour de ma résidence, où je ferai des pauses d’hydratation et d’alimentation. On va commencer avec ça, vu que je n’aime pas trop me trimbaler de l’eau et de la bouffe quand je cours. D’ailleurs, il faut que je reprenne l’habitude de manger et boire en courant.

Pour ce qui est de la distance, mon premier objectif en 2019 sera de me rendre au solstice d’été avec une longue sortie de 20 km, au lieu de me fixer ça comme objectif pour la fin de l’été comme les années précédentes. Je compte aussi, bien sûr, participer à des événements organisés, probablement trois 20 km, en sentier, cet été.

Après ça, j’aimerais courir 30 km ou plus d’ici le mois de novembre. En ce moment, je me rapproche des 13 km dans la neige, bien emmitouflé, donc ça devrait être assez faisable.

En attendant le printemps, je regarde aussi des vidéos d’ultra-marathon sur YouTube quand j’ai le temps, pour apprendre et mieux comprendre le calvaire des autres, avant qu’il ne devienne le mien.

2020

L’automne et l’hiver prochain, comme cette année, je ferai mon possible pour continuer à marcher beaucoup, en ville, entre deux cours. J’espère aussi pouvoir courir dehors au moins deux fois par semaine, dans ma belle campagne, en banlieue de Joliette.

Bonne nouvelle

Juste avant d’envoyer cette longue collaboration, je découvre qu’un de mes employeurs me donne accès gratuitement à une salle d’entraînement très complète au centre-ville de Montréal. Ce qui va certainement réduire le kilométrage de marche que je prévoyais faire, mais augmentera le temps que je passe à m’entraîner plus spécifiquement pour mon défi, à l’abri des intempéries.

En bref, je serai Drago la semaine (sans les petites injections) et Rocky la fin de semaine (voir Rocky 4). Ha! Ha!

Si tout va bien, je devrais être en mesure de couvrir ou même de dépasser la mythique distance du marathon en 2020. Si j’y arrive, je serai déjà, techniquement, un ultra-marathonien. Le reste de mon parcours entre ce moment et la fin de 2021 ne sera plus qu’une question de devenir ou de redevenir obsédé par la course. Un an à chercher à courir plus loin, plus longtemps, plus souvent, quelles que soient les circonstances. Le reste de mon programme habituel deviendra secondaire, mais pas la vie quand même, et peut-être que ça sera vraiment ça le défi.

Ça fait bien des SI, mais SI vous me connaissez un peu, vous savez que quand je commence à parler de faire quelque chose, c’est souvent parce que mon idée est faite.

Après

Mais que faire après? Voilà, encore une fois, la question de la récompense qui refait surface, sans réponse définitive pour le moment.

À ce sujet, en janvier, alors que je parlais de mon projet à une amie, presque en chuchotant pour ne pas qu’on m’entende, elle m’a suggéré de faire quelque chose de spécial avec le reste de cette journée pour vraiment marquer mon passage à une autre décennie. D’ici là, j’aurai certainement le temps d’y réfléchir… Mais je pense que ça ressemblera probablement à un grand rassemblement familial et amical.

Souhaitez-moi bonne chance, je vais en avoir besoin.

Bonne route, chers lecteurs.
Richard Strasbourg pour Courir.org
Courriel: rstrasbourg@hotmail.com

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