Faire plus avec moins par Richard Strasbourg ⋆ Courir.org

Faire plus avec moins par Richard Strasbourg

Publié le 28 novembre 2017

Courir.org: parcours

Débuts

Il y a bien des années de cela, alors que je courais le long des bayous de la Louisiane, j’ai eu l’idée de faire une petite recherche sur la course au Québec.

À ce moment-là, je n’avais pas beaucoup coursé ici, sauf l’été en vacances. C’était un temps mort pendant lequel je courais pour garder la forme et être au frais (Ha!Ha!). Je cherchais donc à savoir ce qui s’y passait quand je suis tombé sur l’infolettre.

Je courais déjà depuis longtemps, mais je ne participais à des compétitions que depuis quelques années, presque toutes les semaines quand même. Je connaissais donc le circuit local et celui de La Nouvelle-Orléans.

Ainsi, après quelques courriels échangés avec Nathalie Collin, j’ai proposé à celle-ci de faire une chronique qui s’appellerait: Un Montréalais dans le Sud. C’est devenu une sorte de guide touristique, décrivant chaque événement auquel je participais. Je parlais du paysage, commentais sur l’organisation, sans oublier de donner des détails sur l’histoire de l’événement et sur les conditions climatiques, au cas où quelqu’un voudrait aller courir là-bas, avec tout ce que ça implique, météorologiquement parlant (100% d’humidité ou la saison des ouragans).

Puis, d’une chronique à l’autre, j’ai fait le tour de ma saison, une fois ou deux, pour me rendre compte que je me répétais un peu. Je dois dire que dans mon expérience de la compétition, je manquais souvent de profiter d’un aspect assez important: le côté humain.

Vide

À cause de ce manque et de la distance probablement, j’ai vite eu l’impression d’envoyer mes histoires dans le vide. Ç’était une façon détournée de partager mes expériences avec le reste du monde, sans avoir à le faire en personne, ce qui était plus difficile pour moi.

À ce moment-là, ma routine de course était fort simple et bien installée: il y avait la préparation, la course et, aussitôt le fil d’arrivée franchi, le retour à la maison.

Éventuellement, j’ai commencé à rencontrer du monde, dans le sud et aussi au Québec. C’est là que ma vie et mes histoires ont changé.

En effet, j’ai commencé à raconter comment je me sentais avant, pendant et après la course, physiquement et mentalement, mais aussi ce que je voyais dans l’expérience des autres et comment je vivais les rivalités et les complicités dont je prenais conscience en levant la tête et en sortant de ma coquille.

Covoiturage

Quelque part à mi-chemin de mon séjour de 15 ans au pays des Cajuns, j’ai commencé à faire du covoiturage pour aller courser. Ce n’était pas mon idée, mais étrangement, c’était souvent mon véhicule qui trimbalait tout le monde. N’empêche que cette étape, qui venait transformer ma routine, est aussi devenue une partie importante de mon expérience, vécue et racontée dans mes chroniques.

C’est aussi à ce moment-là que mes discrètes sorties du dimanche matin sont devenues des voyages d’une journée, d’une fin de semaine ou d’une semaine et de plus en plus éloignés de ma zone de confort. Ces sorties sont aussi devenues des occasions de faire la fête: expériences additionnelles, vécues, parfois même survécues, et partagées.

Un peu plus au nord, à Montréal, j’ai poursuivi cet élan de socialisation. Ce qui a eu pour conséquences que je coursais plus souvent ici et que j’avais une nouvelle source d’inspiration. À travers mes échanges sur le terrain, j’ai réalisé que les gens me connaissaient parfois, même s’ils ne mettaient pas un visage sur le nom: «Ha! C’est toi ça, Richard Strasbourg!» Grosse surprise pour moi.

C’est là que j’ai pris conscience qu’il y avait, en fait, du monde qui lisait mes histoires et qui les appréciaient aussi.

Visite

Puis, quelques années après mes débuts comme collaborateur, par une belle fin de semaine de l’hiver louisianais, le Québec est venu vers moi, à Thibodaux, en Louisiane.

En effet, un voyage dans le sud a amené Pierre Bourassa, Nathalie Collin, Rosaire Gagné, son épouse et leur roulotte à passer par chez-nous, le temps d’un marathon, celui du Mardi Gras. Pierre et Rosaire en avaient vu bien d’autres déjà, plus d’une centaine chacun, ce qui m’a beaucoup inspiré pour mon propre marathon, un de mes premiers, pour mes chroniques, mais aussi pour la suite de mon parcours.

Quelques années avant mon retour au Québec, alors que je passais déjà du temps au kiosque de Courir.org pendant mes vacances, j’ai vraiment pris goût à ces occasions d’échanger avec vous, lecteurs, sur le terrain.

Faire Plus Avec Moins

Aujourd’hui, changement de nom pour ma chronique, alors que je suis revenu au bercail depuis plus de trois ans déjà et que je suis retourné courir à la campagne, en solitaire. Je me rends compte que ce que mon implication avec Courir.org m’a permis de faire, c’est d’établir et de maintenir le contact avec le reste du monde de la course.

Que ce soit en partageant mes aventures avec vous, en faisant des apparitions au kiosque, sur la route (par devant ou à reculons), en donnant un coup de main pour le dépliant ou, plus récemment, en aidant à la publication sur le site et sur la page Facebook, Courir.org me permet d’être là, même quand je ne suis pas exactement là et plus que quand j’ai commencé à courser à toutes les fins de semaine. Le partage des autres collaborateurs me permet aussi de savoir ce qui se passe sur le terrain.

D’une certaine façon, vous, lecteurs et collaborateurs, êtes aussi avec moi quand je prends la route, parce que, plus que jamais, c’est là que je trouve mon inspiration.

Remerciements

En terminant, je vous remercie, chers lecteurs. Je suis toujours très heureux de recevoir vos courriels ou de vous croiser lors d’une expo ou aux courses, même si je n’y suis pas souvent dernièrement. Je ne mets certainement pas une croix là-dessus pour l’avenir.

Je tiens aussi à remercier la fondatrice de Courir.org et mon amie, Nathalie Collin, pour m’avoir fait confiance dès mes débuts comme collaborateur, à distance, et pour la liberté que j’apprécie depuis toutes ces années dans les choix que je fais pour mes chroniques. Avec le parcours que je viens de vous décrire, des fois, je me demandais si je parlais encore de course à pied ou si je racontais juste des histoires personnelles qui se passaient sur la route ou en compétition. Félicitations et merci pour tout ce que tu fais, souvent dans l’ombre, pour éclairer ceux qui, comme moi, un peu perdus, se sont un jour mis à chercher une course ou d’autres passionnés comme eux. Nous sommes des milliers à avoir trouvé notre chemin grâce à toi, celui du départ ou de l’arrivée en essayant de ne pas oublier de profiter de ce qu’il y avait entre les deux ou après.

Bonne fête Courir.org, merci et félicitations à tous ceux et celles qui, au fil des ans, ont fait partie de cette grande famille.
Richard Strasbourg pour Courir.org
Courriel: rstrasbourg@hotmail.com

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