Le mot de White Lightning par Nathalie Collin

Publié le 9 décembre 2018

Après la course des clochers, on court après le cliché

(*Référence à un entraînement pour le marathon de Boston avec Manon Laquerre en 2002-2003)
Les apparences: quelle importance aujourd’hui dans cet air des communications pressées et de hautes technologies?

Ce beau petit monde que j’aimais tant a été façonné. Ce n’est plus juste «mon» monde de la course de la course à pied.

Non, ce ne l’est plus. Vous avez été manipulés d’une bien drôle de manière, mes petits amis.

Et si je me regardais le nombril
Après avoir connu une phase zombie et une pâleur de la page, j’ai attribué mon «état» (le syndrome de la page blanche) à la pâleur de ma passion, dont je vibrais encore mais en sourdine.

Pour un moment, j’ai eu une écoeurantite de ce que je constatais sur les parcours.

Une longue pause qui pouvait laisser croire que le petit papillon que je suis s’était brûlé les ailes. Ou bien encore que la curiosité avait tué le chat.

Le projet
Ne vous méprenez pas, chers amis et lecteurs, la chef d’orchestre en moi ne savait juste pas par où commencer son oeuvre. C’était le temps requis pour combattre à ma façon cette machine ou monstre à deux têtes. J’ignorais au fond quel serait le plan d’attaque. Cette bête, avec l’aide de quelques amis, il a bien fallu la dresser avant de pouvoir penser à recevoir quelques lignes. Quelle affaire! Vous auriez du voir la tronche de mes amis lorsque que je leur partageais mes idées: ils me regardaient comme si mon projet était de partir à la chasse au yéti. Ou bien pire, que le diable en personne possédait mon âme. En réalité, c’est que je sortais de mon karma, la gêne de dire ce que je pense tout haut. Toujours est-il que les simagrées des autres ont rarement été une armature à mes idées.

La frustration
Souvent, je me sentais très seule de ma gang et incomprise. Je damnais sur ces chemins connus et inconnus. Les 1001 questions nécessaires à l’élaboration d’un certain projet et traînant mon pas dans l’élaboration d’un plan pour un certain projet, je me les suis posées. Le temps passe et du noir, j’en ai broyé. Il y a des jours, je me sentais comme Foreman battu par Ali. J’allais abdiquer.

Mais voyez-vous, le feu sacré, c’est dur en maudit à éteindre.

Cette flamme, peu importe combien fort le vent souffle, c’est juste impossible de l’éteindre, et cela s’appelle l’intégrité.

L’encre ou l’ancre
Avec ça comme appui, mes pieds bien ancrés au sol, comme un chanteur pour que porte fort la voix, j’ai maintenu le cap. À quoi bon semble le reste, peu importe, à moi, ça me convient.

Donc, sur un pied clopinant parfois usé par les tapoches (sur le béton) ou manger dans la tronche de la vie, une mini-étincelle survit sur le pilote automatique. Comme une étoile lointaine qui peine à briller. Mais on sait qu’elle est là et on connaît sa force.

Le deuil
Dans un univers que l’on connaît ou bien que l’on se doit de découvrir (Mars Expedition). Comme la mort d’un être cher, orpheline et nostalgique d’un temps révolu.

Souvent, je me sens comme une centenaire qui attend son heure venue parce que cette machine tourne trop vite, comme pour Lucille Ball dans la manufacture de chocolat.

Quand on ne se voit pas aller, ça devient drôle pour plusieurs, mais si on prend quelques pas de travers, on finit par percevoir le Tout. Car en vérité, n’y a-t-il pas un tableau plus terne que celui de la Joconde qui a tant fait? Et pourtant encore il fait… jaser.

La conclusion
Bref, à chacun sa recette. Parce que comme le pas d’un coureur, il n’y a rien de plus individuel que le goût… Semble-t-il que c’est dans la nature et que ça ne se discute pas. Encore aujourd’hui. Ainsi soit-il.

Nicola Ciccone – J’veux pas mourir avant d’être mort (en toute intimité)

White Lightning. La vraie et unique Nathalie Collin de Montréal.
Pour Courir.org
Courriel: wlightning24@hotmail.com

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