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Collaboration spéciale de Laurianne Roberge

Publié le 13 octobre 2016

laurianne-roberge-1

La promesse [Récit du Marathon de Montréal 2016]

Réveil à 5h. Comme l’an dernier.

Bagel et jus d’orange. Comme l’an dernier.

Cette année cependant, j’ai prévu le coup: pas question de geler sur le pont Jacques-Cartier. J’ai demandé à mon père de dénicher ses plus affreuses chemises afin que je puisse les porter fièrement – et sans orgueil – en attendant que le départ soit donné.

Bien que le soleil se montre le bout du nez, ses rayons ne suffisent pas à réchauffer la masse de 20 000 coureurs qui grelottent sur le tablier du pont. On se console tous en pensant qu’en commençant à courir, on pourra enfin mettre notre chair de poule au placard!

En attendant le départ, je me repasse en boucle ma stratégie de course. Mon plan pour le marathon est simple: commencer lentement et garder mon énergie pour la deuxième moitié du parcours, celle qui m’avait démolie l’an dernier. Mon copain court son premier marathon et je veux lui épargner les erreurs que j’avais commises lors de ma première tentative. On commencera donc tranquillement pour ensuite augmenter notre vitesse après avoir passé le 21e kilomètre.

Je suis dans le 7e corral – qui est d’ailleurs beaucoup plus gros que l’an passé – et j’approche la ligne de départ vers 8h50. La fébrilité monte. Tout le monde a hâte de commencer à courir, d’enfin concrétiser la raison pour laquelle on s’est entraîné tout l’été. On laisse tout derrière, tous les mauvais entraînements, tous les doutes, toutes les appréhensions, et on se concentre sur le fatidique décompte qui nous lancera tous dans le gouffre.

«10… 9… 8… 7… 6… 5… 4… 3… 2… 1… PARTEZ!»

Lentement mais sûrement, je franchis la ligne de départ. C’est parti! La vitesse en descendant sur l’île Sainte-Hélène est parfaite. Un petit trot autour de 6:00/km nous permet de se réchauffer convenablement. Tout se passe à merveille. Greg et moi maintenons une vitesse qui tourne autour de 5:45/km… Sauf à quelques moments où, encouragés par la foule, on accélère sans s’en rendre compte. Mais dans l’ensemble, on reste sage.

Rapidement, on entame le tour du circuit Gilles-Villeneuve. Je ne fais pas la même erreur que l’an passé et j’évite d’attraper un verre de boisson sportive en mouvement, question de préserver ma camisole jaune. Autour du 10e kilomètre, les deux coureurs qui me précèdent se retournent pour applaudir le band qui joue du AC/DC à fond la caisse. Puis, je vois que leur regard bifurque vers moi et qu’ils commencent à me parler! J’enlève mes écouteurs. Un des deux coureurs me dit:

« Heille! Ces Mille Pas! J’ai écouté ton film en boucle là… La brise… heu… non… Les Brises! C’est mon premier marathon et je n’voulais pas faire les mêmes erreurs que toi. Je vais penser à toi au 28e kilomètre!»

Je lui souhaite bonne chance, flattée de savoir que mon film a pu avoir de l’influence sur des gens et que mes erreurs ont pu aider d’autres coureurs à se préparer.

Greg et moi poursuivons notre route et sans même s’en rendre compte, on arrive déjà à la fameuse côte Berri. L’entraînement en sentier a été payant, car la partie la plus redoutée par les coureurs du Marathon de Montréal se franchit comme de la p’tite bière.

Après la côte Berri, la foule est dense et encourage de partout. On se sent comme des athlètes de haute renommée! J’essaie d’emmagasiner toute cette belle énergie et de la conserver en moi pour la fin de la course, lorsque mon corps voudra tout foutre ça là. Je dis à Greg qu’on va devoir se tasser vers la gauche: on approche de la fameuse séparation entre les demi-marathoniens et les crinqués marathoniens. J’y ai pensé toute l’année. Je m’y suis préparée. Et cette année, je peux affirmer que j’étais contente de l’emprunter, cette séparation, d’embrasser le défi et la folie du marathon. Avant de se séparer des coureurs du demi, je vois un passant qui tient une affiche dont le message me fait bien rire: «I wouldn’t trust a fart at this point!» Ha! Ha! Ha!

Et hop! La moitié du parcours est maintenant derrière nous. La facilité aussi. J’augmente la vitesse. On court maintenant entre 5:30 et 5:35 au kilomètre. On enchaîne les kilomètres aisément. J’en suis moi-même étonnée. Cette année, je me sens en contrôle de la course. Tout ce qui m’avait démolie l’an passé me motive cette année. En courant sur Christophe-Colomb, près du 27e, on dépasse une coureuse par la droite. Je suis tellement concentrée que je ne la remarque pas, mais Greg me tape sur l’épaule pour attirer mon attention. Je reconnais Sophie, une coureuse qui me suit sur Instagram et qui court son premier marathon. On jase un peu, elle me dit que tout se passe bien. Je la félicite et lui dis de ne pas lâcher.

Au 32e, Greg me demande à quelle vitesse on va. Je lui réponds qu’on est plus ou moins à 5:35/km. On avait convenu au début de la course que s’il n’arrivait plus à suivre, je ne l’attendrais pas. Il me dit de continuer sans lui. Il a mal partout.

Avec un pincement au cœur, je poursuis ma route. Seule. J’augmente ma vitesse pour suivre un coureur qui me sert de lapin depuis le 20e kilomètre. On tourne sur St-Joseph.

L’ultime section du Marathon de Montréal.

Au 33e kilomètre, je me sens faiblir. Je pense que je fais une baisse de sucre. Je me sens hyper légère, ce n’est pas normal. J’attrape mon Brix et prends une grosse gorgée de sirop d’érable. Ok. Bon. Fiou. Ça se place.

34e kilomètre. De l’autre côté de St-Joseph, j’aperçois Jean (vous commencez à le connaître, n’est-ce pas!), mon ancien professeur de philosophie au Cégep et marathonien chevronné. L’an passé, on s’était croisé au même endroit. Cependant, l’an passé, j’étais au fond du gouffre à cet endroit précis. Cette année, tout roule. Tout va même très bien.

Soudainement, autour du 36e kilomètre, une intense douleur au genou apparaît. Non mais, tu me niaises j’espère! J’ai presque fini! Argh! Je dois m’arrêter un peu, marcher lentement (pour la première fois depuis le départ), m’accroupir. Et repartir. Pas question de gâcher la fin de la course.

Au 37e kilomètre, je regarde ma montre. Ça fait exactement 3h35 que je cours. Il me reste 5 km. Dans ma tête, je souhaite finir sous les 4h. Je décide de pousser. C’est théoriquement possible. Mais mon genou devient un obstacle considérable.

Quelques centaines de mètres plus loin, les deux coureurs avec qui j’avais jasé sur le circuit courent en sens inverse sur St-Joseph, là où j’étais une vingtaine de minutes plus tôt. Je leur scande des encouragements afin qu’ils terminent leur course en force.

Au 41e kilomètre, j’aperçois Frédérick, mon gérant à La Maison de la Course. Il m’encourage et me donne un sacré boost. J’entame la dernière partie de la course. La rue est bondée de spectateurs. Je pousse. J’accélère. Deux amies du Cégep qui ont fait le demi m’aperçoivent et m’encouragent, crient comme des débiles et me donnent un high five de la mort. WOW! Je me sens revivre.

laurianne-roberge-2

La pancarte du 42e kilomètre se dresse devant moi. Plus que 200 petits mètres à franchir. Dans mes oreilles, la chanson finale de mon film Les Brises, Outro de M83, joue à tue-tête, faisant surgir une gamme d’émotions que je peine à garder pour moi.

Je pousse la machine. 4:20/km.

J’aperçois au loin ma famille qui est venue assister à ma deuxième tentative sur la distance de 42,2km. Je pousse encore.laurianne-roberge-3

Envahie d’une fierté indescriptible et d’une joie intense, je traverse la ligne d’arrivée.

J’arrête mon chrono.

4h02.

37 minutes de moins que l’an dernier.

Et je pense à respirer. Je prends plusieurs inspirations. Je crois que l’émotion m’a littéralement coupé le souffle.

Je me dirige vers une vieille dame qui tenait absolument à me remettre ma médaille. La fameuse médaille.

Ça y est. Ce sentiment, je l’ai cherché toute l’année. L’accomplissement, la plénitude et la fierté en sachant que j’ai finalement pu prendre ma revanche sur le Marathon de Montréal. Tous les efforts, les difficultés, les kilomètres, les sacrifices, les entraînements matinaux, les mantras, bref, toute la préparation en vue de ce retour dans les rues montréalaises en a valu la peine.

Même si je n’ai pas réussi à finir sous les 4h, le fait d’être restée forte mentalement et physiquement pendant toute la durée de la course est certainement une très grosse victoire. L’an dernier, j’ai terminé la course complètement vidée, en ayant le sentiment d’être allée au bout de moi-même. Je m’étais tout de même promis de revenir préparée, avec un mental d’acier et un aplomb sans égal, afin de me mesurer à nouveau au Marathon de Montréal.

Comme vous voyez, je tiens mes promesses.

P.-S. Bravo à tous les coureurs qui se sont dépassés en cette belle journée, vous êtes tous incroyables!

P.P.-S. N’oubliez pas d’aller jeter un coup d’oeil à ma page Facebook si vous ne la suivez pas déjà. Je ne donne pas de conseils ou de trucs bien techniques, mais de la motivation et des belles photos, ça, j’en ai pour tout le monde! Par ici: Ces Mille Pas

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