L’adolescence

Publié le 27 mai 2015

Courir en famille par Isabelle Auger

Le printemps est arrivé, enfin ! On l’a attendu longtemps celui-là, surtout cette année. Alors, bon printemps à tous et profitez bien de courir à l’extérieur… en tenue légère. Fini les tuques, mitaines, cache-cou et bas de laine… Vive le printemps !

Et qui dit printemps dit espoir… J’en ai bien besoin. Je me suis trouvée en panne d’inspiration depuis le début de l’année scolaire. Mis à part l’hiver terriblement vigoureux que nous avons connu, je peux vivre une autre facette de courir en famille… l’adolescence. Période de changements, de doutes, de confrontation face à l’autorité. Ma belle ado change, doute et confronte. Depuis cet automne, elle a décidé de cesser la pratique de la course à pied.

Par chance, elle s’est initiée à un autre sport d’équipe (le basketball) dans lequel, comme la course, elle se démarque, excelle et performe. Mais elle ne veut plus courir. Mon coeur de maman-coureuse saigne, car elle a un grand talent. À l’adolescence, elle devient assez grande pour prendre ses propres décisions et faire ses choix. Cependant, comme parent, nous savons pertinemment que certains choix sont moins bons que d’autres. La pratique d’un sport, surtout comme la course à pied, est un excellent moyen pour être en forme physique et mentale, ce qui nous aide lors de l’adolescence, où l’on se pose plein de questions et que nous confrontons l’autorité, de toutes les manières possibles.

Bien évidemment que mon ado veut me confronter. Elle me touche là où je suis le plus sensible : dans la pratique de ma passion. J’ai essayé de la lui transmettre en lui donnant l’exemple, avec mon conjoint, en l’encourageant et en la félicitant pour ses nombreux succès, car du talent et des médailles, elle en a à profusion. Je trouve tellement dommage qu’elle abandonne tout cela au nom de la rébellion, de la confrontation ou de la crise d’adolescence. Je ne veux pas nécessairement qu’elle soit une championne olympique : j’aimerais simplement qu’elle pratique la course à pied d’elle-même et avec plaisir.

Toutes les personnes à qui j’explique ce qui se passe avec mon ado me disent : ne t’en fais pas, elle va grandir et, étant donné qu’elle a couru pendant des années lorsqu’elle était jeune, elle va revenir à la course à pied. Ma tête le sait très bien… mais pas mon coeur. Ce dernier est déchiré par la peine, l’incompréhension et l’envie de lui expliquer, une autre fois, toutes les belles possibilités qu’elle laisse filer… C’est donc le temps pour moi d’apprendre à lâcher prise. Je vais juste attendre qu’elle me fasse signe pour un petit jogging ensemble. À partir de maintenant, la balle est dans son camp et elle décidera par elle-même si elle court ou non. En attendant, je vais me réfugier dans la course pour réfléchir sur le sens du message que ma fille veut m’envoyer. J’ai du temps : je pratique la course à pied sur route.

Je dois vous laisser : ma fille vient de me demander si je voulais aller courir avec elle…

Isabelle Auger pour Courir.org
Courriel : runauger@bell.net

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